COMMUNIQUÉ OFFICIEL APQI - 19 juin 2025

Réaction du président de l’APQI aux propos récents du MSSS

 

Face à l’urgence, il faut plus que des statistiques : il faut du respect et de l’action.

 

Québec, le 19 juin 2025 —

 

En tant que président de l’Association des perfusionnistes cliniques du Québec (APQI), je me dois de réagir aux commentaires émis par le MSSS dans le cadre de la couverture médiatique entourant les décès de patients en attente d’une chirurgie cardiaque.

 

Nous sommes profondément préoccupés et choqués par certains propos, notamment :

 

🔹 L’affirmation selon laquelle seulement 1 % des chirurgies seraient annulées à cause du manque de perfusionnistes.

Cette donnée est trompeuse. Dans plusieurs centres hospitaliers, les programmes opératoires sont réduits en amont selon les effectifs disponibles, notamment en perfusion. Ainsi, de nombreuses chirurgies ne sont jamais planifiées, ce qui les exclut des statistiques d’annulations. Cela fausse l’image de la réalité sur le terrain.

 

🔹 L’appel à “faire sa part” et le refus d’“investir plus pour les mêmes résultats”.
Ces commentaires sont insultants pour les perfusionnistes. Depuis des années, ils multiplient les heures supplémentaires, sacrifient leurs week-ends et leur équilibre personnel pour assurer le plus grand nombre de chirurgies possible. Ce sont leurs sacrifices qui ont permis de limiter les annulations jusqu’à maintenant.

 

Mais ils n’y arrivent plus. L’épuisement est généralisé. Le découragement est profond.

 

🔹 Le manque de reconnaissance du gouvernement envers la profession.
Les perfusionnistes sont essentiels à chaque chirurgie cardiaque. Ils sont peu nombreux, trop souvent oubliés, et pourtant indispensables. Malgré leur rôle crucial, ils sont négligés dans les discussions publiques et les solutions proposées.

 

Certains quittent la profession. D'autres s’effondrent d’épuisement. Et personne n’en parle.
Ce silence est lourd. Il est injuste.

 

👉 Le gouvernement doit comprendre que sans ces efforts invisibles, des dizaines — peut-être des centaines — d'autres patients seraient morts sur les listes d'attente.

Il est encore temps d'agir. Mais le temps presse.

 

L’APQI réitère sa volonté de collaborer, mais elle demande des gestes concrets, de la transparence et du respect.

 

Yannick Pinard
Président, Association des perfusionnistes cliniques du Québec (APQI)